Depuis l’année 2023, j’utilise Notion avec grand intérêt afin de sauvegarder toutes mes lectures et me les remémorer. Pour chaque année, j’actualise un tableau intégré – un peu comme excelle – afin de répertorier celles-ci et tous mes achats livresques. Je sais ce que j’ai et ce que je n’ai pas dans ma bibliothèque, ce qu’il me reste à lire et ce que j’ai lu. Je sais aussi quels livres j’ai abandonné et ceux que j’ai adoré. Voici cinq livres lus en 2023.
Aujourd’hui, je ressors quelques titres qui m’ont bien plu et que je souhaite garder dans ma bibliothèque. Ce sera un article mignon tout plein car j’adore faire des listes, surtout à la période de noël – vous pouvez voir Ma Pal de noël ou Quels livres offrir à noël – Je les expose ainsi sur mon blog afin de leur rendre honneur. J’ai lu des coups de cœur, des coups de gueules et des textes dont je ne me souviens pas. Il leur manquait certainement ce petit truc en plus pour que je me souvienne d’eux. Mais, comme j’ai une grande mémoire, je garde souvent des impressions qui ne disparaissent pas.
Une rencontre à suivre en 2025
J’ai délaissé un peu l’autrice pour me pencher vers d’autre cieux mais elle commence à me manquer. Je pense renouer avec elle dès cet hiver afin de me plonger dans sa prose unique, si intime, si poétique, si universelle.
L’enfance de Tove Ditlevsen
L’enfance, comme explicite le titre, raconte le début de vie de cette autrice qui a décidé de l’utiliser comme matière pour écrire. Grand bien lui fasse car j’ai tout aimé. Je veux dire… c’est assez hallucinant la qualité de rédaction qu’elle nous propose, toutes ces réflexions agencées magnifiquement. Elle sublime sa dure existence pour nous proposer un premier tome certes cruel mais transcendant.
Ce que je recherche souvent dans la lecture sont ces petites choses comme un paragraphe qui décrit des observations de la vie intime ou une phrase de la vie quotidienne. Je recherche des images qui me transpercent et m’inspirent. Tove a le talent et tire sa flèche, droit dans les poumons.
C’est un moment de lecture inoubliable et m’en souvenir me procure l’urgence d’aller à la librairie m’acheter les deux tomes suivants qui sont sortis aux éditions globe. C’est maintenant chose faite et je les place dans ma pile à lire très prochainement.
J’ai découvert Rosa Montero et ce fut l’un de mes coups de cœur
Mais je ne m’en souviens plus. Les impressions me pénètrent cependant et j’avoue que l’autrice me fascine. Elle écrit comme elle réfléchit et ose produire des textes porteurs. Ce que j’ai adoré semble surtout cette liberté et cette prise de position, cette créativité et cette audace qui subjuguent et transpercent. Elle n’écrit pas que des essais, elle rédige également des romans. Je me souviens que, l’année dernière, de ces cinq texte lus en décembre 2023, Rosa Montero eu la palme de l’autrice à découvrir. Je me suis ruée sur les commandes pour posséder tous ses ouvrages édités aux éditions Métailié. Il m’en reste d’autre à dévorer et j’en suis fort aise !
S’immerger dans la vie et faire son baptême d’un genre
Généralement, j’évite tout ce qui est biographie. Je ne m’y intéresse pas nécessairement préférant largement les romans et les essais. Je tente de lire de la poésie et j’aimerais en lire plus régulièrement. Les biographies sont inexistantes à ma vue, je déplore ce fait. J’ai voulu me pencher sur les sœurs Bronté, ayant visionné le film Emily Bronté. J’ai creusé en dédiant quelques heures à la découverte de leur vie. J’applaudis Jean-Pierre Ohl pour son esprit de synthèse et son talent à rendre attractif une vie – des vies. Il implante le mystère, questionne. Comment cette fratrie, existant dans un paysage assez austère et éloigné loin de tout, a-t-elle fait pour trouver en elle l’acte de créer ? Je suis fascinée par cette union de création car tous les Bronté ont écrit. Il n’y en a pas un qui a laissé de côté l’écriture. Finalement, il se concentre sur la genèse de leur œuvre et leur réception. C’est une très bonne matière afin d’analyser plus en profondeur leurs œuvres. D’ailleurs, il faudrait que je termine le recueil écrit à quatre mains lors de leur jeunesse.
Quelques relectures de mes livres d’amour
Je relis rarement les romans qui m’ont marqué mais, quand je n’arrive plus à lire, je me tourne directement vers deux titres, à chaque fois, ils me redonnent l’énergie perdue et je peux enfin respirer le plaisir qui m’anime lors de mes lectures.
L’enfant méduse, le mythe réécrit, qui foudroie
Avec Jour de colère, L’enfant méduse obtient le panthéon de mon amour, sans concession et absolu. Je me souviens l’avoir lu lors de mes études d’Arts et d’avoir tout lâché pendant trois jours. Il me procurait un bouleversement digne du syndrome de Stendhal. Il brillait de son art, de sa beauté. Je ne décrirais rien : aucun mot ne le peut. Il traverse l’âme, pose des bases de réflexions non pour une vie quotidienne mais philosophique, spirituelle, religieuse. Sylvie Germain métamorphose le mythe de méduse en disséquant les relations familiales. J’ai remarqué que le thème de l’inceste est parfois omniprésent dans son œuvre. Ainsi que la monstruosité de l’âme, de toute cette noirceur que l’on garde profondément voilée par le refoulement. J’aime tout, il n’y a rien à jeter, rien à faire remarquer. J’aime vraiment tout. C’est elle qui me permet de penser à ma praxis de l’écriture, elle rutile comme un des modèles et me convainc du progrès. Je l’aime. Oui, je le répète pour vous inciter à la découvrir. Et quelle chance vous avez si vous ne l’avez pas encore lu ! J’attends avec impatience son nouveau roman si un jour ça arrive.
Le chien noir, un conte gothique et violent
J’ai pu en parler dans mes conseils de cadeau à glisser sous le sapin et je continuerai à exclamer mon affection pour cet ouvrage. Je ne l’aurais pas connu si je n’avais pas scrollé Instagram comme tous les jours et découvert une petite chronique. Elle contenait des mots qui réveillent en moi un comportement d’achats compulsifs. En plus, elle nommait une autre de mes autrices favorites : Angela Carter. Je n’ai eu d’autre choix que de le commander et de le lire dans la foulée. Je parle tout le temps du Chien noir et, à force, j’espère qu’il fera son chemin car il gagne à être lu et connu.
Et… pfff, trop de vagues de beauté mais aussi énormément de flots de violences. Celui là n’est pas à conseiller à tout le monde : il choque. Je suis de celle qui pense que l’art doit aussi bousculer. De manière intelligente. Ici, tout est réuni pour morceler, pour trembler. Il n’est pas destiné à un jeune public – les enfants ont également leur conteuse favorise : Flore Vesco – mais à un publique adulte qui déchiffrera toute la misère décrite.
Puis, plus profondément, désirera certainement plus de noirceur afin de purger les peines et les démons. J’aimerai énormément lire La femme sadienne mais cet essai n’est plus édité et j’en suis fort peinée.
J’ai, également, un carnet dont je noircis les pages de notes et des réflexions car il ne m’est rien de plus stimulant que d’annoter. Il y a d’autres livres lus 2023, en voici une petite liste : Pourquoi écrire va vous rendre heureux de Natalie Goldberg, Ou peut-être une nuit de Charlotte Pudlowski, Les oranges ne sont pas les seuls fruits de Jeanette Winterson, Matrix de Lauren Groff, Trois sentiers vers le lac d’Ingeborg Bachmann, L’eau du lac n’est jamais douce de Giulia Caminito, Bibliophile Princess T01 de Yui, La petite fille sur la banquise d’Adelaïde Bon, Cicatrice de Sara Mesa. J’ai hâte de voir ce que 2025 me réserve comme coup de cœur et coup de gueule !
Le chien noir est dans ma wish list et je note Les Brontë ! Merci pour cette liste qui me sort de mes habitudes de lecture.
Je suis contente si cette liste te plait !