Pour chacune de mes lectures j’ai l’habitude de prendre des notes. Comme je ne peux pas écrire une chronique pour chaque roman lu – il y en a beaucoup – je copierai mes notes ici pour vous donner un aperçu de mes ressentis et ce que j’en ai analysé, mes questions inhérentes à ce texte. J’appellerai ça Notes de lecture.
Notes de lecture (1)
Porcelaine sous les ruines d’Ada vivalda
Porcelaine sous les ruines a attisé ma curiosité, à force de voir ce titre tourné sur les réseaux sociaux et dans la communauté des lectrices avides de littérature Young Adult, par pure curiosité, j’ai voulu savoir et comprendre l’engouement de ce qu’on appelait la romance slow burn, ennemi to lover. Des tropes répondant à certaines exigences. C’est une littérature nouvelle, apparue il y a quelques années. Et, j’étais plongée dans ma littérature adulte, les yeux fermés sur la jeunesse.
Les codes ont changé donc. Il y a une véritable culture qui se forme dans cette production littéraire. On nomme les romances dans un milieu fantastique Romantasy et beaucoup en sont fan. J’avoue avoir moi-même un petit penchant pour les romances quand je lis des Webtoons. J’ai noté plusieurs titres, l’idée m’ayant effleuré l’esprit de me lancer dans un défi créé par mes soins pour découvrir ce pan de la littérature YA. Dont le célèbre Un pacte avec le roi des elfes d’Elise Kova.
L’histoire du roman d’Ada Vivalda alias Chris Vuklisevic l’autrice de Du thé pour les fantômes, se déroule dans les ruines d’un monde ancien. Le réchauffement climatique et la montée des eaux ont tués ce que nous connaissions et quelques lopins de terre survivent malgré tout. Quelques personnes ont pu s’y installer, aidé par un génie banni de son royaume. Science-fiction et fantasy s’enlacent pour créer de fabuleuses images poétiques. Petite mention pour le beau papillon symbole de renaissance et de vie. Je ne suis pas habituée malgré mes expériences de lectures, au mélange des genres qui, par essence, ne se mélangent pas. Mais l’autrice a trouvé le système parfait pour nous faire croire en un joli monde, certes ruiné mais tranquille avant l’arrivé de l’homme qui fera succomber notre protagoniste sous ses charmes. Un huit clos pour l’amour naissant malgré les disputes et l’attraction de haine au début. Un huit clos pour nous concentrer sur la romance uniquement. Les autres enjeux du récit ne sont là que pour décorer une histoire d’amour digne des romans de Jane Austen.
Beaucoup de poésie et de beauté car une main sur l’épaule de l’autre ou l’observation des lèvres de l’autre devient un monument et non plus un détail éphémère. Elle réussit mieux à donner de l’allure et du charisme au début d’une relation teintée de méfiance et d’appréhension. Un brun répétitif – j’ai beaucoup de mal avec les dialogues sur-catégorisés et empli de clichés « moi homme fort » « moi femme forte » « toi me désirer » « moi te fuir » – quant aux enjeux de leurs multiples rencontres. On le sait qu’ils vont terminer ensemble, le but c’est de savoir comment et avec quelles révélations. Ici, beaucoup de logique et ce n’est pas dérangeant de savoir ce qui se passera aux dernières pages.
J’ai très envie de lire Du thé pour les fantômes, j’ai pu écouter le début en livre audio et je sens bien que ce n’est gère une romance mais une histoire de sororité hanté par les fantômes. Je me questionne : j’ai ressenti le tâtonnement. Ecrire de la romance, pour l’autrice, n’a pas dû être évident. Est-ce un livre de commande pour les éditions Olympes nouvellement créée et voulant attirer un public plutôt jeune et dynamique en demande de romance ? Elle s’en sort plutôt bien malgré quelques maladresses. Mais, ayant lu un deuxième roman (traduit par elle) je songe qu’il faut surtout écrire en ayant en tête des règles et des normes qui se dessinent de plus en plus. L’homme protecteur désirant la femme qu’il convoite « je ne te laisserais jamais partir », la femme forte, au pouvoir « tu ne m’auras pas, je n’ai pas besoin d’homme ».
J’admire la douceur du récit et l’ambiance qu’elle a su imposer au fil des pages. Elle y dépeint un couple qui s’entraide et qui s’aime, se désire et se respecte. Pour les jeunes qui lisent ce roman c’est une grande expérience constructive d’un couple sain. Il faudrait enlever quelques détails qui coupent la fluidité, je répète « moi homme fort » « moi femme forte », c’est inutile, le lecteur est intelligent pas besoin de lui répéter à chaque page.
Une bonne entrée dans la littérature jeunesse, Young Adult mais ne possédant pas l’habitude de ces récits et de ces formes, je bougonne quelque peu sur les clichés qui méritent un bon nettoyage.
Il me tente depuis un moment 🙂
À part les clichés qui sont, il est vrai, inhérent au genre, l’autrice semble bien s’en sortir et puis, en romantasy, les couples sains ne sont pas (pour le moment) légion…
C’est vraiment une question que je pose quand je lis de la romantasy, pourquoi les couples sains ne sont ils pas représentés alors que c’est ce qu’on devrait aspirer dans la vie
Je note !
PS : je me suis abonnée à ton blog avec le Lecteur WordPress 😉
Merci beaucoup ! Le lecteur wordpress je ne peux pas m’en passer !