Quels livres offrir à noël ? Des romans

Chaque année, à l’approche de décembre, je me pose cette même question : Quels livres offrir à Noël ? Des romans, des essais, de la poésie… Tant de choix. On me dit souvent que les livres sont des cadeaux trop intimes. Et pourtant, c’est justement cette raison qui me pousse à les offrir. Un livre, c’est un pont vers une autre vie, une autre histoire, un autre univers. Et quoi de mieux qu’un livre pour faire plaisir ?

Avez-vous déjà sorti les guirlandes scintillantes, décoré le sapin ou glissé des chocolats dans vos chaussettes ? Peut-être vous êtes-vous emmitouflé sous un plaid devant une série ou un film de Noël ? Ou bien, êtes-vous déjà en train d’arpenter les magasins, à la recherche du cadeau idéal pour vos proches ? Quelle que soit votre préparation pour les fêtes, cet article est là pour vous donner des idées.

Quels livres offrir à Noël ? La saison des cadeaux livresques

Je dois vous avouer quelque chose : je ne suis pas une grande adepte des courses effrénées en quête du cadeau parfait. Je préfère de loin m’attarder dans une librairie, prendre le temps de choisir un livre avec précaution. C’est un objet si riche, si complet. Sa couverture peut déjà raconter une histoire, son titre intrigue, ses pages cachent des mondes entiers. Et il n’y a rien de plus précieux que de partager une histoire qui nous a touchés.

Un livre, c’est bien plus qu’un simple cadeau. C’est une esthétique – la typographie, la mise en page, les illustrations parfois. C’est aussi un contenu : des mots soigneusement assemblés qui créent un rythme, une poésie, une émotion. C’est un univers à offrir, que ce soit à un amateur de thrillers, à un rêveur invétéré ou à un passionné de récits historiques.

12 idées de livres à offrir pour Noël : un roman par mois

Pour vous guider, j’ai décidé de diviser cet article en deux parties. Voici la première, avec une sélection de 12 romans – un pour chaque mois de l’année. Un choix purement arbitraire, mais il fallait bien fixer une limite ! J’aurais pu lister tous mes coups de cœur, mais il y en aurait eu trop. Cette liste, c’est un condensé de mes préférés, ceux que j’ai moi-même offerts à Noël ou dévorés avec passion.

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Une saga dans la Naples d’après-guerre : l’amie prodigieuse

Écrite en quatre tomes, cette saga n’a pas pu vous échapper, j’en suis certaine. L’Amie prodigieuse d’Elena Ferrante est une œuvre captivante qui explore l’amitié complexe et l’émancipation de deux jeunes filles dans la Naples des années cinquante. Tandis que l’une gravit les échelons sociaux grâce aux études et à l’écriture, l’autre reste prisonnière de sa condition, mais brille d’une intelligence et d’une force qui éblouissent son quartier.

J’ai découvert cette saga un été, à un moment où j’avais besoin de réconfort. La plume de Ferrante m’a transportée et m’a offert exactement ce que je cherchais : une histoire riche en émotions, ancrée dans des réalités humaines poignantes. C’est un cadeau parfait pour tous ceux qui aiment les récits profonds et les portraits de femmes inoubliables.

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Pour espérer que les farnientes sur le canapé soient payés

Première lecture de cette autrice : Ottessa Moshfegh et révélation quant au style et ce que j’aspirais dans mon écriture. Elle a un chic et un cynisme d’une violence éblouissante, on rit à gorge déployée mais, sous les derrières comiques brillent des sujets qui ne méritent pas d’être tabous dans notre société. L’année de détente et de repos de notre héroïne se vivra sur son canapé. Il n’est pas question d’un homme mais d’une femme, alter ego d’Oblomov mais plus moderne, plus mordante, plus caractérielle. Malgré sa dépression tranchante, elle tente de s’en sortir en ne sortant pas de chez elle. Elle se moque de toute la pression sociale, d’ailleurs. J’ai été révivifiée à cette lecture, encouragée à être ce que je suis, en marge mais heureuse.

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Quand elle sera grande, elle se mariera

J’étais jeune lorsque j’ai lu mon premier Carson McCullers. Comme une marque ou un bijou, cette autrice possède un don incroyable de transcendance et de clairvoyance. On se nourrit de sa prose comme on se nourrirait de chocolat en attendant le père noël. Elle vise l’intime, elle décrit l’intime, elle respire l’intime. Etonnée, fascinée par la poésie qui se dégage de toutes les pages, je me suis sentie Frankie Addams, rêveuse, colérique. Elle a réveillé ce sentiment que je gardais profondément enfouie, celui de la crainte de ne pas trouver ma place. Cette expérience mérite d’être vécue.

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En Alaska, l’eau gelée observe la pauvreté

Les pages ne paient pas de mine au premier abord, j’ai longtemps hésité à me l’acheter. Trop de livres, il fallait quand même que je le choisisse, curieuse par la couverture et le titre. Nirliit de Juliana Leveillé-Trudel sublime ce climat de gel par sa poésie simple, accessible mais si tendre et parfois si triste. La narratrice nous guide au travers d’un petit village dans les tréfonds de la banquise, là où le peuple s’adonne à l’ennuie car les entreprises se font rares, ainsi la richesse aussi. On y croise des enfants, des adolescents, des alcooliques et des junkies. On y croise des âmes sensibles, perdues. Néanmoins la lumière éclaire sous d’infime espoirs : la beauté d’une phrase sous les vestiges d’un monde abandonné.

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Une histoire de mythe

Je l’ai déjà donné plusieurs fois et plusieurs fois l’on m’a remercié. Sylvie Germain est connue pour ses textes d’une poésie et d’un rythme transcendant. Je suis tellement heureuse de l’avoir découverte ! Et ce fait ne fut pas aisé. Si discrète, si riche cependant. Elle se terre dans les rayons des libraires qui en gardent toujours un près d’eux. Elle ne fait pas grand bruit, on ne parle pas d’elle ouvertement. Telle une petite souris prise dans les filets et les pièges, dans l’ombre plutôt que la lumière, elle rédige des merveilles. Elle m’a enchanté, elle a éclairé mes moments de lecture d’un souffle d’inspiration. Je lui porte une admiration sans faille et j’attends toujours ses nouveaux romans avec impatience. On a beaucoup parlé de Jour de colère car un de ses extraits est tombé au bac 2021. On l’a beaucoup critiqué pour sa difficulté mais je n’y ai vu que de la beauté conglomérée en phrases.

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Elle est née fille

Ce roman détient le pouvoir de la transmission. Une amie me l’a tendu, en tout cas, elle me l’a montré, je l’ai pris et suis tombée amoureuse de la première phrase, puis du premier chapitre, enfin de son entièreté. Fille de Camille Laurens se partage de main en main, de filles en filles, d’amie en amie, de mère en fille. On le dévore et on en parle. On se confie nos réflexions qu’a réveillé les paragraphes. On se confie nos propres passifs. On sauvegarde l’impression et le souvenir puissant de cette conscience enfin vivante que nous a permis cette lecture. Il parait comme un secret de polichinelle, un héritage d’une culture matrilinéaire. A offrir tel un talisman ou un rite de passage.

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Quatre bandits perdent une nymphe

Comme tous mes coups de cœur, je ne pensais rien de True Story quand j’ai posé mes yeux sur la première phrase. Comme tous mes coups de cœurs, j’en avais lu des chroniques un peu par hasard. Et comme tous mes coups de cœur, la curiosité m’a happé. Kate Reed Petty amorce une intrigue taillée en dent de scie, sait maintenir l’intérêt du lecteur en titillant sa curiosité et son sens de la logique avant de nous exploser à la figure. L’humour s’est perdu dans le sujet exploité. Avec moi, il y est souvent question de domination masculine, de violences sexistes et misogynes car je ne veux pas me taire, je ne veux pas participer à l’omerta. L’autrice également.

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Plonger dans les obscurités d’une langue fascinante

Je me souviens de la date exacte de la lecture de ce texte. Il m’a tellement marqué, bouleversé que j’en suis ressortie avec une gueule de bois carabinée. J’appelle cette expérience « traversée au-delà de la réalité ». Quand le livre te montre à quel point la littérature a le pouvoir de te changer un homme. En l’occurrence une femme. D’ailleurs, la frontière des genres est floue, ainsi que la frontière entre la folie et la raison. Je ne me souviens de rien de l’intrigue, ce n’était pas la raison principale de coup de foudre. C’était la langue, sublime, une langue qui révolutionnait. Je sais qu’on parlera de l’autrice et de ses œuvres longtemps. Eau douce d’Akwaeke Emezi scintillera sous le sapin, à coup sûr.

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Un coup de pattes, puissant et mortel

Anthropologue venue travailler dans les régions polaires, en Sibérie, Nastassja Martin tombe soudain face à face avec un ours. L’animal sauvage se sent agressé et agresse en retour, blesse mortellement la jeune femme. Le livre s’ouvre sur son hospitalisation en urgence et le monologue intérieur. Il durera tout le long. Car l’autrice prend conscience de l’incontrôlable, prend conscience de sa fragilité et sa petitesse. C’est troublant, fascinant. Elle nous offre, avec Croire aux fauves, un moment de vigilance et de conscientisation extrême. La nature ne sera jamais détruite, elle trouve toujours moyen de survivre. Elle se trouvait sur la route d’un ours, inévitablement, la fatalité de la blessure. Elle fait plus que décrire une rencontre, elle contemplera une métamorphose. Une union jusqu’à l’irréparable métaphore.

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Du piment comme drogue et de l’humour comme jouissance

Vraiment, mes coups de cœur ne paraissent jamais sous contrôle. Je découvre en même temps que vous certains romans qui me collent maintenant à la peau. Avec Joie et docilité écrit par Johanna Sinisalo, on se meurt doucement de rire. Rire efficace. Elle a la satire facile et l’intelligence délicieuse. Dans un monde reflet du notre, les femmes deviennent des poupées tandis que les hommes deviennent… des hommes. La métaphore filée opère un changement dans notre perception tandis que l’on déguste les péripéties de notre narratrice, normale dans notre monde mais rebelle et incorrigible dans celui du roman. Le gouvernement a décidé d’effacer toute trace de drogues et de punir les consommateurs… elle trouvera mieux que des molécules chimiques, le piment fera l’affaire. Comble : j’ai appris que ce fruit avait des propriétés visant à hausser la dopamine et la sérotonine une fois digéré.

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Redécouvrir une prose et tomber amoureuse

Joyce Carol Oates tient une place importante dans ma vie. Découverte à l’âge de l’adolescence, je fus trop jeune pour percevoir toute la richesse qu’elle offrait, j’avoue qu’elle m’a ennuyé, que ses romans me déplaisaient. Je l’ai abandonné. Des années plus tard, attirée par la couverture de Nulle et grande gueule, je me suis laissée tentée. Je l’ai lu dans la foulée. Elle exerçait sur moi une inspiration joyeuse, une exclamation. Je souhaitais l’imiter ! Imiter son talent pour progresser dans mon écriture propre. J’admire sa tendresse pour ses personnages. J’aime les thèmes qu’elle explore. J’adore sa capacité à se noyer sous les dessous de son personnage. L’histoire ne l’intéresse pas, ce sont les actes et les pensées profondément terrées, qui se nichent dans l’obscurité, qui l’intéressent. Elle manie les narrations et les points de vue efficacement, tant, que l’on ne distingue plus la réalité de la fiction.

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Un conte dans lequel l’amour tremble sous la haine

Je clos ces conseils de cadeaux livresques à offrir pour noël avec un roman que je relis chaque année. Valeur sûre et archi-sûre mais intime et ténébreux. Tout le monde aime les contes, cette assertion naïve permet d’entrevoir les coulisses de ces histoires, parfois si petites. Ils aident à nous construire en tant qu’enfant et, une fois adulte, nous propose des interprétations différentes. Jamais figés, ils s’assemblent toujours pour former du sens. Le chien noir de Lucie Baratte  est de ceux que l’on ne confie pas entre toutes les mains mais pourraient parfaitement remplacer les intrigue de Dark Romance. En tout cas, son propos avertie les jeunes filles de rêver à la violence car celle-ci n’est pas désirable, elle est à fuir. Je ne pourrais décrire tous les sentiments qui m’ont submergé et qui continuent à m’éprouver au fil des relectures. Je vous incite à vous le procurer, à oublier votre vie durant ce court instant de lecture. Le chien noir aboiera pour avertir du danger.

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Quels romans offrir à Noël ? Une sélection de 12 incontournables

J’espère que cette sélection vous donnera quelques idées pour des cadeaux plaisants ! Il n’y a jamais trop de livres à noël mais je suis curieuse : qu’offrez-vous à noël, autre que les romans ? Je suis en quête d’autre objet qui pourraient convenir à mes proches mais me tourne inévitablement vers les livres…